Les gouttes tombaient à torrent sur son pare-brise alors que ses essuies-glaces s'acharnaient frénétiquement à chasser la pluie qui s'étalaient. On ne sort pas ces jours de mauvais temps. On ne sort pas ces jours froids et glacés. Mais il s'en foutait, Liam, à cet instant précis. Il roulait trop vite, trop iraisonnablement, il allait y perdre la vie. Mais à cet instant précis, la seule chose qui lui passait par la tête, la seule pensée qui arrivait encore à atteindre le peu de neurone qu'il pouvait avoir était "Et merde plus vite". T'es trop conne Alicia. T'es sortie trop vite, il n'a même pas eu le temps de se déconnecter de ce forum. Il est parti. Tu es parti. Tu as fait tomber ta chaine à la volée mais n'a pas eu le temps de la rattraper. Tu as enfilé ta veste et tu es sorti. Tu as même oublié les clefs de ta voiture et tu as du remonter à l'appart. Crétin fini. Tu l'avais finalement retrouvée, cette drogue, cette idiote, et tu la détestais toujours et irrémédiablement autant. Voire pire qu'avant. Mais peu importait, tu arrivais enfin au point de rendez-vous.

Depuis combien de temps vous ne vous étiez pas vu ? Dix jours. Dix misérables jours. Tu ne demandais rien. Tu n'avais besoin de rien. Pas de pierre à son doigt. Pas de maison, pas de jardin. Juste besoin d'elle. De l'enfer. Besoin de son odeur. De son œil sur les tiens. De son coeur. Sur le tien. Sa voix réveillant ton matin, puis partir. T'éloigner. Mais bordel. Elle n'était qu'un reflet du passé. Une erreur que tu t'étais promis de ne plus commettre. Un pécher. Un pécher dont tu ne te passerais plus. Dont tu ne te passais plus. Idiot. Crétin. Imbécile. Oui. Elle allait te les sortir celles-ci, tu le savais. Tu ne lui avais rien promis. Mais tu te l'étais promis. Ne pas la toucher. Pour Kyo. Pour Mairu. Tu ne voulais pas céder. Et pourtant Liam. Parce que oui, je m'adresse à Liam, Waltz étant actuellement profondément enterré. Liam. Tu as cédé. La retrouver. Tu as accepté un mort à tes bras. Tu as accepté de faire souffrir. Autant elle, qu'Anna, que Kyo, que d'autres. Un monstre, comme tous les vampires. N'est-ce pas Anna qui, lorsque tu lui reproches ses aventures avec des hommes mariés, te répond qu'il vaut mieux être la maitresse que la trompée ? Sait-elle a peine de quoi elle parle... Il était arrivé. Sorti de sa voiture. Il voulait la voir. Il l'a vue, s'est approché, et a directement enroulé sa veste autour de ses épaules.

<< T'es con où tu le fais exprès ? T'as vu le temps ? T'as vu ta tenue ? T'es de service le dimanche ou quoi ? ! P'tain... >>

Pas de bonjour. Un simple rien. Lui faire la morale. A quoi bon, tu savais très bien que ça ne servait à rien. Rien. Tu ne servais à rien dans sa vie. Tu le savais. Tu l'acceptais, tu l'assumais. C'était ton choix. Et pourtant, tu ne la regardes pas dans les yeux, pas cette fois ci, oh non, pas maintenant. Tu ne lui laisses pas le choix et ferme la veste, quelle conteste, c'était bien son genre. Tu aurais pu te foutre de sa gueule. Lui faire remarquer que ta veste recouvrait plus que ce que sa jupe le faisait. Mais tu te la fermes cette fois ci, tu attends sa réplique cinglante, et tu gardes ça en réserve. Quel con. Et puis merde. Elle a pas son mot à dire. Tes cheveux déjà dégoulinant, presque autant que les siens, des regards sur vous, parce que tu traines avec des gens bizarres, au moins t'en est conscient, ta chemise trempée autant que ton pantalon, tu l'entraines avec toi. Ou, t'en sais rien. Il suffit de chercher du regard un abri, n'importe quoi, quelque chose qu'elle ait pas vu parce que madame est borgne, et tu le trouves, tu l'emmènes sous un store de magasin, pas fermé, et tu frissonnes. Parce que oui, t'es con et maintenant c'est toi qu'à froid. Telle est la vie. Bref. T'aimes pas l'eau. T'aimes pas la pluie. Comme un chat sauvage. Il manquerait que la queue. Quoi que. *poutre*

<< PUTAIN MAIS RAPPELLE MOI CE QUE JE FOUS LA ! >>

Mauvaise humeur mauvaise humeur, il n'en est que le seul et unique responsable. Mais ça, il l'assumera pas.