Trois ans, trois ans sans dire un mot. Disparition, un moment tranquille. Une nouvelle vie pour une nouvelle identité. Pour de nouveaux amis. De nouvelles responsabilités. Trois ans sans l'oublier pour autant. Assis sur cette herbe sur laquelle tu avais tant pleuré trois ans auparavant, tu restais maintenant de marbre. Il était toujours là, ce creux, cette entaille profonde dans ta poitrine qui t'empêche d'avancer. Ce manque empoignant d'une drogue disparue, ce vide misérable d'un amour oublié, tu restes quand même là. Elle te manque. Elle lui manque. A Liam Owain. Ce garçon assis là, regardant d'un regard doux ce bouquet qu'il a amené un peu plus tôt, qu'il a posé le cœur serré, qu'il n'arrête plus de fixer. Et il attend. L'espoir d'un mort-vivant. Mais LOL quoi. L'espoir rend l'homme con. Non. L'amour rend l'homme irrationnel. Besoin de cette odeur, de cette douceur, de cette voix, besoin d'elle, pauvre Liam, que le diable t'emporte. Tu l'aurais bien vendue, ton âme, contre la résurrection de cette fille. Une simple fille. Rien de plus, rien de moins. Une fille. Mais quand on est un vampire, vendre son âme au diable est impossible. Quand on est un vampire, mourir simplement est impossible. Quand on est un vampire, on ne peut plus que douter.

Le monde ou la fin. Une vie ou un rien. On y gagne rien. On y perd rien. La vie est longue, lassante, et vide. Empty. Alors on se noie dans quelque chose. Et Liam il se noie dans la cigarette, il la rejette et l'embrasse, partage sa peine et ses colères, sa solitude dans ce maigre substitut d'un amour. D'un calme. On y gagne rien. On y perd rien. Mais Liam ne s'appelle maintenant que Waltz. Une valse. Une danse. Mai. Mairu. Et là tu ne penses qu'à murmurer ce "merde" que tu connais si bien, et te lever, parce que tu n'aimes pas pleurer. Personne n'aime pleurer. Mais tu ne changes rien Liam. Waltz. On te laisse, ça ne sert à rien. On t'aide, ça ne sert à rien. Tu te roules dans l'enfer, tu t'enchaines à l'inhumain. Tu vas retrouver ta vie, ta vie de riche, de salop, de sextoy profiteur, oui Waltz, tu n'es plus Liam. Tu ne dois plus pleurer pour les morts de Liam. Mais le passé nous rattrape toujours, et tu le comprends tous les jours un peu plus. Ce retour au japon, cette chute à la réalité, Le Fou et Aleister, la guerre, toujours cette haine entre les hunters et les vampires. Tu ne te considères plus hunters Liam. Tu es un vampire Waltz. Tu n'as plus. rien. d'humain. Elle t'a rendu comme ça, tu l'aimes pour ça. C'est votre secret.

Tu klaxonnes. Dans la forêt, la nuit, ça ne gêne personne. C'est inutile. Et ça te défoule. Tu es pourtant à bord d'une voiture de renommée, habillé d'Armani et de Boss, peut-être de Lacoste si tu es dans ces jours où le vieux jeu te va mieux. Et tu klaxonnes. Encore. Idiot. Elle t'a donné tout ce que tu voulais. Tu n'as pas demandé la lune. Juste une femme sur les dunes. Une fille devenue femme. Juste la revoir, une fois. Pour te torturer, t'es un poil maso Liam. Mais ut le sais. Et comme avant, tu ne vas pas céder. Parce que tu l'aimes. Elle aussi. Homme facile. Tu prétends ne vouloir que sa voix, ses lèvres parce que tu ne la supportes pas. Vous ne vous supportez pas. La haine est un sentiment détestable, parce qu'elle ressemble à l'amour. Et c'est un jeu dangereux. Jouer avec une sorcière revient à sa perte. Mais Liam, tu le sais, tu es maso. Presque autant que Waltz. Ou plutôt Waltz est presque autant maso que Liam ? Les deux veulent la voir. Sans promesse. Juste. La. Voir. Qu'elle soit le chemin de l'enfer, qu'elle te guide sur le bucher, tu la suivrais. Parce que ton coeur est sur le sien. Parce que cette passion dévorante embrase ton corps entier à chaque fois que son souffle est trop proche du tien. Parce que la tentation interdite est plus forte que la raison. Parce que la haine et l'amour sont la même chose.

On dit que tu es adulte Liam. C'est vrai que tu es grand, riche, chef d'entreprise à seulement 20 ans, que tu pourrais être marié avec Annabeth que ce serait la même chose. Mais tes caprices restent ceux de ce gamin détestant les vampires et pourtant les adorant tant. Mais elle est morte Alicia. Alicia aussi a disparu. Par ta faute, parce que tu ne l'as pas supportée et que tu t'es cassé. Vilain rêveur. L'espoir qu'elle te suive ne t'avait même pas traversé l'esprit. A ce moment là, l'attraction entrainait le rejet. L'amour entrainait la guerre. Vous vous détestiez, vains rêveurs. Idiots rêveurs à vous voir ensemble. A vous voir séparés. Tu as raison, ce n'est même aps de l'amour. Une simple attraction. Ton centre de gravité surement. Mort aussi. Alors seul tu restes assis dans ta voiture, dans la forêt, dans la nuit, et tu attends. Quoi et qui ? Pour quoi et pour qui ? Pour toi et pour rien. Pour supprimer cette cicatrice qui ne s'effacera jamais. Pour essayer d'être intelligent, sans doutes. Mais comme le dit une célèbre chanson, quand on nait con, on est con. Donc Liam. Waltz. Retourne au chaud, dans les bras de ses cheveux verts, dans la transpiration de sa peau douce, dans l'envie de son sang délicieux. Et quitte des yeux cet arbre du passé. Mairu n'existe plus.

Seul. Liam l'avait au fond toujours été. Qui avait vraiment été là pour lui ? Qui avait vraiment été là pour toi ? Personne. Alicia, Kyo, Aleks, de simples souvenirs aujourd'hui envolés, de simples mensonges le temps d'une vie. Mais tu t'y accroches, comme un con, parce que tu les aimais. Sauf Aleks, mais soit. Ils étaient ta vie, ton espoir, tes seules et unique raisons de continuer. Mais pourtant. Pourtant tu les as abandonnés. Liam. Tu ne veux plus souffrir au fond. Tu évites de t'attacher. Alors Annabeth te convient bien. Tu ne l'aimes pas. Elle te suffit. Te tiens compagnie, te réchauffe, entretient ton petit cœur. Pathétique. Tu restes pathétique. Mais un simple bruit, un simple petit bruit au loin te fait ouvrir les yeux. Tu ne veux plus penser à tout ça, tu as trouvé une excuse.

Un simple regard mauvais. Meurtrier. Une odeur d'humain qu'il connait. Ou qu'il connaissait. Oui Waltz, toi tu ne le connais pas. Ou plutôt tu l'as oublié. Tu ne te souviens même plus de son nom. Au loin tu aperçois sa silhouette qui te fixe. Qui viendrait sur cette tombe abandonné ? Qui pourrait se recueillir sur ce sanctuaire si ce n'est toi ? Qui la connaissait suffisamment pour oser juste s'approcher de cet endroit ? Il n'en a pas le droit. N'est-ce pas Liam, cet endroit est le tien. Tu ne prends même pas la peine de te lever. A quoi bon, si cet homme en veut à ta vie, il n'aura qu'à la faucher. Anna s'en sortira sans toi. La vie s'en sortira sans toi. Le monde même y survivra. Tous te croient déjà morts. A quoi bon. A quoi bon continuer à vivre hm ? Aller, qu'il vienne, qu'il te tue.

Mais il ne vient pas. Il reste au loin et t'observe. Il t'a surement reconnu, mais tu t'en fous. Tu diras que non, t'es pas ce petit con dont il parle. Que non, tu n'as jamais été un petit con. Que t'es né riche, que t'as bien vécu, que t'es chef d'entreprise. Que t'as une vie. Une vraie vie, qui vaut la peine d'être vécue. Et tu rigoleras intérieurement. Parce que LOL rien ne vaut plus la peine d'être vécues sans elles. Cet endroit te va mal Liam, il te perverti, perverti aux mensonges et au désespoir. Mais tu t'en fous. Tu veux vivre avec. Ou sans. Mais tu l'acceptes. Alors toi aussi, juste tu le fixes, avec ce regard méchant, menaçant, ce regard qui lance des cris de "Casse toi t'es sur mon territoire", tel un chien enragé, un chien attaché à se tronc qui bientôt cassera sa laisse pour aller le mordre. Pour aller lui faire comprendre qu'on n'entre pas sur ton territoire. Pour lui faire comprendre que les fantômes doivent rester en paix.

Et les fantômes restent en paix. Est-ce que tu oserais juste tuer près de sa tombe ? Non. Pas près d'elle. Pas pour elle. Elle ne l'aurait pas voulu. Elle ne le veut pas. Et tu le sais. D'ailleurs. Tu n'oserais même pas tuer. Poule mouillé, trop de respect. T'es qu'un enfoiré, tu abois mais ne mort pas. Trop gentil. Trop bon. Trop con. Liam. Waltz. Sort de cette torpeur et impose toi. Même au bord de la vie, est-ce que tu faucherais l'âme de quelqu'un ? Par vengeance ? Même pas. Lache malheureux. Même Alicia était plus courageuse. Elle se battait pour ses principes. Elle voulait tuer les Hunters, elle voulait leur arracher la mâchoire pour en faire de la bouillie pour chien. Et toi t'aurais juste mangé cette pâtée et tu lui aurais dit que tuer, c'est mal. Mais voilà. Elle a été tuée avant de tuer. Et toi. Toi tu ne fais rien. Contre ces connards de Hunters. Parce que tu te dis qu'ils sont humains, que tous ne feraient pas ça, et que ça ne les ramènera pas. Peut-être que non. Mais peut-être que ton cœur aurait un pansement, un simple pansement. Mais tu n'en veux pas. Quel con.

<< Tu me veux quoi ? T'as rien à faire ici casse toi. >>

En fait tu prétends avoir muri. Tu n'en as rien fait. Toujours cette impolitesse. Toujours ce renfermement. Toujours les mêmes paroles. Tu dis que c'est l'air du pays qui te rend comme ça. Cette constante odeur de sang qui y règne, près de l'académie. Tu ne te lèves toujours pas. Il n'en vaut pas la peine. Tu n'en vaux pas la peine. Et tu le sais. Un simple humain. Peut-être un hunter. Qui ne sait même pas qu'il marche sur un sol sacré. Sur ton propre sol sacré. Mais ce n'est peut-être pas un Hunter. Peut-être que si. Ça coute quoi de le dire ? Rien à part une honte terrible si c'est un simple humain. Tu te trouves parano Waltz. C'est faux. Seul Liam l'est. Seul ce passé l'emporte dans des profondeurs abyssales. Mais les humains sans armes anti-vampires existent-ils toujours dans les environs ? Peut-être t'en sais rien, même si Side prétend le contraire. Parce que oui, Side, c'est le seul que tu détestes toujours autant. Mais aussi le seul dont tu ne pourras surement jamais te passer. Toujours aussi masochiste. LIam. De toute façon c'est le seul encore vivant que tu apprécies encore. Brave bête. Kimy t'en voudrais bien trop de t'être fait passé pour mort pour s'en remettre un jour et te le pardonner. Oui. Elle aussi tu l'as perdue.

<< Les hunters devraient même pas poser un pied ici. Connard. >>